La cérémonie Lugunaissatis peut être aussi nommé Lugnasad, Lughnasadh
Le nom de cette fête, Lugunaissatis, signifie la solennité ou les jeux de Lugus, institués par lui au commencement de l’automne. C’est au cours de cette assemblée royale que l’on célèbre la mémoire de Talantio (Tailtiù en irlandais).
Talentio, tout à la fois mère nourricière et épouse de Lugus, a défriché la grande forêt de Breg pour en faire une plaine fertile, ce qui l’a fait mourir d’épuisement.
Elle représente la Mère dans tout ce qu’elle a de nourricier et l’union du Ciel et de la Terre nous a donné la prospérité, la récolte abondante, aussi bien sur le plan terrestre que sur celui de l’âme.
La célébration de la Mort de Talentio, fait référence au sacrifice de la récolte, aux cycles de repos, germination, croissance, récolte, mais aussi au fait que la nature suit les forces d’involution qui la conduiront au dépouillement hivernal.
Mais il n’est pas encore l’heure, et même si la terre va se découvrir progressivement, elle offre aussi ses fruits.
En nos contrées, Lugunaissatis est le moment de la plus grande abondance et donc l’occasion d’échanger, d’offrir, de s’entraider ; Lugunaissatis est une fête de paix et d’amitié. On y renouvelle les alliances entre clans et entre familles.
Lors de cette période qui originellement durait trois jours, des réjouissances profanes accompagnent les rites religieux : courses de chevaux, d’hommes, de femmes, luttes, régates, escrime, et divers jeux.
Une chose importante dans cette cérémonie tient à la fonction du Roi celtique. Son rôle est de recevoir et redistribuer les richesses. La Sagesse du Roi consiste à donner à chacun selon ses besoins réels.
Cette fonction de l’échange est importante dans la célébration de Lugunaissatis. C’est une célébration des trois classes et une des cérémonies les plus importantes du cycle annuel.
Les Dieux sont prévoyants, ils nous apportent les richesses de la Terre, en prévision des jours sombres. Les grains de blé, qui d’une certaine manière sont la concrétisation de la Lumière de Lugus, permettront de passer les ténèbres hivernales. Pour que la vie perdure, il faut que chacun reçoive selon son dû.
Le blé que l’on récolte est sacrifié, pour nourrir hommes et bêtes. On retrouve cela dans certains contes tardifs comme celui de John Barleycorn. Traditionnellement, lors de la Lugunaissatis, on consomme du pain, ou un produit des premières récoltes. On partage la nourriture. On cueille les fruits. On offre en sacrifice des
gâteaux faits de farine, du lait, du miel, des pétales de roses, des fagotins des trois arbres, de l’hydromel ; on brûle de la résine séchée de peuplier.
Dans le monde gaulois et le monde païen en général, l’abondance est une bénédiction des Dieux, elle est potentiel de croissance et c’est elle qui permet d’envisager les mois sombres avec sérénité.
« Tant que l’on célèbrera la Lugunaissatis, il y aura du blé et du lait, des fruits, abondance de poissons dans les lacs et les rivières, grande prospérité domestique et grande abondance dans chaque maison, du beau temps et la paix pour les fêtes des guerriers sous les armes, des poètes qui chantent et des druides qui instruisent. »