Fête, cérémonie de Belotennia (Beltaine, Bealtaine, Beltane ou Beilteine)
C’est la troisième des quatre grandes fêtes religieuses de l’année celtique. Elle est attestée en Irlande mais aussi en Gaule.
Elle marque la fin de la saison sombre et le début de la saison claire.
On l’appelle aussi : Fête du premier mai, Veille de mai, Roodmas, Nuit de Walpurgis, Cethsamhain, Whitsun or Old Bhealltainn, Bealtinne, Walburga, Eté celte…
Contrairement à Samain, Belotennia, fête du feu et de la lumière, est une fête purement sacerdotale.
Bel signifie « brillant » mais fait certainement référence à Belenos et Belisama, le couple brillant des Dieux gaulois. Tous deux représentent la jeunesse, le soleil et le feu. Teine signifie « feu ».
De fait, nous sommes en présence d’une fête rituelle en l’honneur du renouveau de la lumière rayonnante, la victoire du jour. Les feux de Bel étaient considérés comme extrêmement bénéfiques et il était d’ailleurs d’usage en Irlande de faire passer les troupeaux de bétail entre deux feux pour qu’ils soient protégés des épidémies toute l’année et on pouvait l’emmener paître dans les prés.
Nous entrons dans la partie claire de l’année qui durera jusqu’à Samain. On tend à penser aussi que les Celtes devaient fêter Belotennia lors de la première floraison de l’aubépine ou de la pleine de lune de mai.
Belotennia marque de fait une rupture dans l’année, on passe de la saison sombre à la saison claire, lumineuse, c’est aussi un changement de vie puisque c’est l’ouverture des activités diurnes : reprise de la chasse, de la guerre, des conquêtes pour les guerriers, début des travaux agraires et champêtres pour les agriculteurs et les éleveurs. C’est le commencement de l’été celte.
Belotennia est la période de prédilection pour les rites de passage entre les périodes froide et chaude, entre l’obscurité et la lumière, entre la mort psychique symbolique et la renaissance spirituelle.
La tradition veut que l’on se lève avec le soleil pour cueillir des fleurs, des rameaux verts pour servir de décoration rituelle ou pour se parer.
Les gens dansaient pour célébrer le retour du soleil, de la nature fertile et vivante, les espoirs réalisés etc. Ils se promenaient aussi avec des torches pour encourager le soleil à continuer son ascension en réchauffant la Terre.
En Europe avant que le 1er mai devienne la fête du travail on avait pour coutume de planter un arbre le premier mai en symbole de prospérité.
Jadis, en Angleterre, on plantait des arbres de mai dans la Terre mère en tant que symbole phallique célébrant l’union de la Déesse et du Dieu.
L’arbre de mai était un pin communal que l’on avait décoré au solstice d’hiver et qui avait perdu la plupart de ces branches à cette période de l’année. On y accrochait en hauteur des rubans rouges et blancs (on pouvait aussi y mettre des fleurs, des guirlandes de plantes…). En effet le rouge peut représenter le Dieu solaire ou la Déesse dans son aspect Femme-Mère (sang/règles/perte de virginité/accouchement) et le Blanc la Déesse Vierge.
Les participants prenaient un ruban (rouge pour les hommes et blancs pour les femmes) et dansaient autour du mat. Les rubans tissaient ainsi une sorte de canal symbolique de la naissance entourant le mat phallique. Le tout étant l’emblème de l’Union du Dieu et de la Déesse.
C’est donc également une fête de fertilité soulignant la renaissance de nature qui devient évidente. C’est par conséquence l’époque traditionnelle du mariage païen.
C’est enfin un moment magique qui, comme Samain, voit le voile entre les mondes se lever pour nous permettre de rencontrer le Petit Peuple et faciliter l’entrée dans les états modifiés de conscience.