Mediosamonios dit aussi Alban Eifin, midtsommer

Mediosamonios dit aussi solstice d’été ou Saint-Jean, Litha, Alban Eifin (variante Alban Hefin), Mediosamonios et Midsummer. En Scandinavie, on parle de Sankthans, Jonsok, Johannesvake, ou Midtsommer.

On connaît bien cette fête qui a des résonances actuelles dans les « feux de la St Jean ». Au solstice d’été, le Soleil parcoure sa plus longue course du nord est au nord-ouest.

Les jours sont à leur maximum d’amplitude et l’énergie solaire est à son maximum d’activité. C’est d’ailleurs une période particulièrement propice pour la cueillette des plantes magiques et médicinales que l’on recueille traditionnellement à l’aube du solstice.

Parmi les plantes sacrées l’armoise lunaire, le millepertuis solaire et la verveine officinale qui crée le lien entre les deux. Il y en a d’autres, la liste est longue, la fougère, le lierre terrestre, l’orpin, la salicaire, l’épervière piloselle, la menthe pouillot, la scrofulaire, l’achillée… Autant de plantes qui non seulement étaient dotées de pouvoirs sur la maladie mais aussi sur la chance et la malchance. Il suffit d’accrocher un bouquet de ces plantes sur le seuil de la maison ou de l’étable pour éloigner le mauvais sort.

Le Soleil est devenu un beau mâle vigoureux, il est au sommet de sa force. Et paradoxe, ce faisant, se présente déjà le germe de sa chute. Les rituels solsticiaux sont complexes et se tiennent souvent en plusieurs parties. L’observance de la vigile, la cérémonie de l’aube et la cérémonie du midi.

La vigile se tient auprès des tertres ou des lieux de mémoires, ils sont une queste intérieure, une quête de vision en même temps que l’occasion d’échanges, de discussion, de musique ou de poésie La cérémonie de l’aube est un hommage au Soleil et un appel à la force vitale du Soleil.

La cérémonie suivante accueille le couronnement du Roi et rend honneur aux ancêtres et à la Tradition.

Une des cérémonies les plus célèbres se tient sur le site de Stonehenge et voit affluer des centaines de personnes pour célébrer le lever du Soleil en cet endroit Des réjouissances ont lieu chaque année en cet endroit. Elles sont souvent marquées par la joie et une certaine excentricité propre aux célébrations païennes depuis toujours.

Le solstice est un moment d’extraversion, on danse, on saute, on chante, fait de la musique.

Parfois on fait tourner des roues solaires ou des brandons (bures) pour célébrer le triomphe du Soleil. Moments de liesse qui s’accompagnent de moments de réflexion car on sait que le Soleil au plus haut commence déjà à décliner.

Le Feu, sa mise en oeuvre, son entretien et les offrandes qui lui sont faites, sont des éléments importants dans l’art des Druides. Il est bénéfique par la protection, la santé, l’illumination qu’il offre. On dit que la force d’un Feu est liée à l’art de sa construction : « Mog Ruith dit à Cennmhar : « Allume et prépare le feu. » Cennmhar se leva et disposa le bûcher ainsi : il le forma comme une baratte avec trois côtés et trois angles, mais sept portes, alors qu’il n’y avait que trois portes dans le feu du nord.

Il n’était ni disposé ni arrangé mais on avait mis le bois en tas. » Faire le « lit du feu » fait encore partie des arts druidiques. Mediosamonios est donc une fête du Feu, Feu de vie, feu des Hommes. Un feu entretenu toute la nuit, pendant la veillée, en attendant de pouvoir saluer le feu du Ciel, le Soleil de l’Aube qui est « l’oeil de Belen », ou encore l’oeil du Jour.

On dit même que parfois les fées se joignent à la fête des vivants car Mediosamonios est aussi une nuit des esprits comme Samonios et Belotennia.

Satios dit aussi Alban Eilir, Ostra

L’équinoxe de printemps est aussi nommé Alban Eilir, Eostar, Eostre, la Fête des arbres, la Fête de la Dame, NawRuz, No Ruz, Ostara, Ostra et Rites de Printemps. Les traditions de cette période ont souvent été associées à Pâques avec la christianisation.

a flamme de Brigantia croît en force. A l’Équinoxe de Printemps le jour est égal à la nuit.

Dans certaines régions, les maisonnées accomplissent un rituel de clôture : la servante rend rituellement à sa maîtresse la chandelle qui a jusqu’alors éclairé leurs soirées, et on met à sa place une bougie en bois sur la table, pour rappeler qu’un éclairage n’est plus nécessaire pendant le souper. A partir de ce moment, la maisonnée va au lit à la tombée de la nuit et se lève à l’aube.

Les jours plus longs et le temps plus chaud signifient que l’époque des labourages et des semailles de printemps est venue. Toute la communauté s’assemble dans l’un de ses champs pour le rituel du premier coup de bêche, accompagné de prières. Le labour peut alors commencer aussitôt après Satios. Le laboureur conduit ses chevaux dans le sens des aiguilles d’une montre, pour invoquer la bénédiction du soleil sur son travail. Quand il attelle ou dételle ses bêtes de somme, il fait en sorte que leur tête soit orientée vers le sud. Le semeur commence sa tâche avec les mots solennels : “Au nom des dieux !”, et il donne d’abord à ses chevaux une poignée de grains et leur jette une motte de terre sur l’échine. Des cendres du foyer, ou, mieux encore, des cendres du feu de joie du solstice d’été, sont mélangées aux grains pour obtenir la protection et la faveur du feu sacré.

En Bretagne, les jeunes filles vont cueillir des primevères dès leur apparition ; elles en font de grosses boules qu’elles lancent en chantant “Heol meur ! Heol bihan ! “ (Grand soleil, petit soleil)

Les hommes retrouvent la pratique des sports solaires : thèque, truie, soule… Les archers reprennent leurs concours et leurs entraînements.

Satios, que l’on nomme Alban Eilir en celtique gallois, est une fête des trois classes et du cycle de Teutatès, cette célébration représente les « Semailles physiques, agricoles, astrales, cosmiques, spirituelles ». On y sème le grain et on y plante le trèfle en signe de fécondité. Ce sacrifice rend sa force végétative à la terre.

On rencontre d’autres traditions inhérentes à cette fête :
C’est lors de cette cérémonie qu’on promène symboliquement le char de Magosia “la Plaine”, “l’Autre Monde” (appelée Macha en irlandais). Elle est la femme de Crundicūns, “le Sommet en Dôme” (Crundchu en irlandais), lui-même fils d’Agnomanos “le Coureur sur Char”. Magosia, enfin, est la mère des Jumeaux divins, garçon et fille, les Iemni Magosias du celtique ancien, les Emain Macha de l’irlandais. Elle place cette fête plus spécifiquement sous l’égide de la troisième fonction : elle est belle, épouse d’un paysan riche et déjà pourvu d’enfants, elle accroît sa richesse, elle est fermière accomplie et maîtresse de maison modèle. Elle court plus vite que les plus rapides chevaux du roi ; féconde, elle meurt en donnant le jour à un garçon et à une fille tout en battant à la course les chevaux. Elle est le symbole de la maternité cosmique.

Toujours à cette époque, on fait des sacrifices de richesses par immersion ; et notamment, si l’on se trouve au bord de la mer ou en bateau, on offre à Lero, dieu de la mer, une assiette de hareng, en hommage à l’homme de la mer, l’ami des marins, le vieux roi. A l’intérieur des terres, au bord d’une rivière ou d’un lac, on offre quelques poissons d’eau douce au dieu tutélaire des fleuves.

Enfin, le passage d’une saison à l’autre est célébré par des fêtes guerrières, les jeunes hommes revêtent des peaux de bêtes –brebis, cerfs – et enfourchent les chevaux-jupons, et dansent ; on leur offre de l’avoine, des pommes, des châtaignes. C’est un rite lié à une pratique magique et ayant pour but de favoriser la prospérité des récoltes ; il indique à l’époque de carnaval le caractère agraire de la fête. Le caracolement du cheval a la même valeur que les cavalcades de Mediosamonios.

Enfin, on retrouve C’est en cette saison que s’est épanoui le mythe du lapin de la déesse anglo-saxonne Eostre (ou Ostara), symbole de la fécondité de la nature.

Ambuiolcios : dit aussi Imbolc ou Imbiuolcaia

Ambiuolcios qu’on appelle aussi  Imbolc (irlandais) ou imbiuolcaia.

C’est une fête des lumières en rapport aux premiers rayons de soleil qui annoncent les premiers frémissements du printemps. C’est également un rite de purification (Le nom même de la fête signifie « lustration ») et de fécondité qui préfigure Belotennia et qui se déroule à une date la plus proche possible du 2 février. C’est le moment où la vie reprend dans la nature, les rivières gonflées d’eau par les pluies et la fonte des neiges balaient les scories de l’hiver. C’est également l’apparition des perce-neige, la naissance des agneaux et des chevreaux, le début de la lactation des femelles. La graine se prépare à donner naissance à la future plante. L’herbe qui reverdit annonce que la vie n’était qu’en gestation dans le ventre nourricier de la Terre.

Parallèlement, à cette période de l’année, les familles et les clans n’avaient que très peu d’activités extérieures, et la vie se déroulait principalement au sein des foyers qui étaient gérés par les femmes.

C’est donc une fête essentiellement féminine, maternelle, lunaire. Elle est associée à l’eau et à la lumière renaissante et a lieu la nuit et ce sont les femmes qui officient.

Cette fête, célébration de la Déesse-Mère, est placée sous la bienveillance de Brigit/Brigantia ( 1 Du gaulois : brigantion / brigant- (éminent, élevé), du sanskrit: brhati (haute, noble), du vieux Breton: briantin (personne de rang élevée). Terme celtique pour évoquer ce qui est éminent, élevé. Très fréquent dans les noms d’oppida situés sur des hauteurs, Brigantium (Briançon, Briençon, Briant, Briantes, etc…), dans le nom de certains peuples (Brigantes, Brigantii, …) et de rivières (Brian, Briance, Briande, etc…), qui est à la fois, Mère, Soeur et Fille des Dieux, fille du Dagda. Elle est aussi la mère, l’épouse et la soeur de Lug, Dagda, Ogme, Nuada, Diancecht et Mac Oc, des Dieux des Tuatha Dé Danann, et fut l’épouse d’un Fomoire, Bres, avec qui elle eut un fils, Ruadán.

Elle est connue sous différents noms et est capable de se transformer sous toutes les formes qu’elle souhaite. Elle est symbolisée par le feu, celui de l’inspiration pour les poètes, le feu de la Terre qui permet la santé et la fertilité, le feu du foyer qui est utilisé pour la forge. Elle est donc la Déesse-Mère des Art, de la Médecine, de la Magie et de la Guerre, elle est la patronne des Druides, des Bardes, des Vates et des forgerons, et elle est invoquée lors des naissances. Elle participe donc des trois fonctions traditionnelles celtiques.

La fête est le pendant, symétrique, de Lugunaissatis (car c’est une constante des fêtes d’avoir chacune leur opposé symétrique, leur vis à vis qui vient l’équilibrer six mois plus tard), quand la Terre, fatiguée par les moissons, était redevenue vierge. Pour Ambiuolcios, la Déesse, tout comme la Terre, sont toujours vierges mais l’une comme l’autre sont redevenues fécondables: la Déesse vierge est alors la préfiguration de la Déesse Mère. A ce titre elle est aussi la Déesse de fécondité, et donc associée à la Nature, au moment de sa correspondance avec le cycle saisonnier et agraire. C’est le début du Printemps.

Ambiuolcios semble pourtant être un peu la fête mal aimée du festiaire celto-druidique, celle sur laquelle on trouve le moins de témoignages, de survivances ou de pages d’étude consacrées. On la sous-estime un peu dans la mesure où l’on ne retrouve pas beaucoup de traces et que l’on ne sait pas grand-chose à son sujet si ce n’est que les chrétiens l’ont récupérée, selon leur habitude, et consacrée à Ste Brigitte. On a souvent estimé du coup qu’elle n’était peut-être pas très importante ou/et qu’elle n’était destinée qu’à la 3ème fonction, celle des producteurs. Lire la suite de « Ambuiolcios : dit aussi Imbolc ou Imbiuolcaia »